Les langues paternelles

Il est sorti le livre. En janvier. Il est là. Je les entends déjà, les pauvres langues paternelles. Tu en as encore fait de belles, mon fils. C'est quoi ce livre? Ca parle de moi? Je le savais, que tu y viendrais. Mais ce masque, là, ça rime à quoi? Tu ne te trouves pas assez beau, c'est ça? Ou alors je te fais honte? Mais non papa. D'abord tu es mort. C'est par rapport aux enfants. Je. Bon. C'est vrai que c'est une situation impossible papa. Ca ne m'étonne pas mon fils. Tu tiens de moi.

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Lieu : France

19 août 2005

Anniversaire de Pierre

Deux disques de Brel à la FNAC pour les dix-neuf ans de Pierre. Regarde bien petit, regarde bien. Il y a un homme qui part que nous ne saurons pas. Il faut sécher tes larmes. Tu peux ranger les armes. Toujours le même frisson. Une génération plus tard.

Pierre est au courant, pour le livre. C'est le seul. Les deux autres, trop petits. Et aucun autre personnage. Mais Pierre c'est l'évidence du fils ainé. Il a tout suivi, tout du long. L'écriture, l'acceptation du manuscrit, tout. Il a lu. Il a pleuré, un peu. Il a dit: "finalement, tu n'as pas été un trop mauvais père".

Trente ans peut-être que je n'avais pas écouté Brel. Une génération. Et elle est intacte l'émotion. Transmettre ça à Pierre. Au moins ça. Et le livre. Ecoute bien petit. Ecoute bien.