Les langues paternelles

Il est sorti le livre. En janvier. Il est là. Je les entends déjà, les pauvres langues paternelles. Tu en as encore fait de belles, mon fils. C'est quoi ce livre? Ca parle de moi? Je le savais, que tu y viendrais. Mais ce masque, là, ça rime à quoi? Tu ne te trouves pas assez beau, c'est ça? Ou alors je te fais honte? Mais non papa. D'abord tu es mort. C'est par rapport aux enfants. Je. Bon. C'est vrai que c'est une situation impossible papa. Ca ne m'étonne pas mon fils. Tu tiens de moi.

Nom :
Lieu : France

20 août 2005

Robert Laffont, préparation du deuxième rendez-vous

Bon. Je la vois mardi, la dame de chez Laffont. La question de l'anonymat, elle va me la reposer. Normal. Je l'entends déjà.

Alors tu réponds quoi?

Je réponds que par rapport aux enfants, à la famille, c'est la seule solution. Enfin je lui redis, parce que je lui ai déjà dit, après qu'ils aient accepté le manuscrit. Elle va comprendre. Par rapport à ma mère, aussi. C'est une mère, sûrement. Numéro deux de Robert Laffont, elle a édité Chirac, mais c'est une mère, non? Ma mère ça la tuerait. Elle peut comprendre ça, non?

Elle va te répondre que les enfants liront un jour.

Bien sûr qu'ils liront un jour. Puisque c'est pour eux. Pour les guider sur mes traces. Et les égarer un peu aussi bien sûr. Continuer le jeu de piste si vous voulez avec de sacrés indices. Mais ce sera un jour. Plus tard. Pas tout de suite. Quand ils seront de taille à porter ça. Je crois qu'elle peut comprendre ça.

Elle va te demander ce que tu feras si tu es dévoilé.

Je lui dirai que je ne sais pas.