Les langues paternelles

Il est sorti le livre. En janvier. Il est là. Je les entends déjà, les pauvres langues paternelles. Tu en as encore fait de belles, mon fils. C'est quoi ce livre? Ca parle de moi? Je le savais, que tu y viendrais. Mais ce masque, là, ça rime à quoi? Tu ne te trouves pas assez beau, c'est ça? Ou alors je te fais honte? Mais non papa. D'abord tu es mort. C'est par rapport aux enfants. Je. Bon. C'est vrai que c'est une situation impossible papa. Ca ne m'étonne pas mon fils. Tu tiens de moi.

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Lieu : France

02 février 2006

Pierre Assouline, enfin !

Eh bien voilà. Pierre Assouline enfin, dans l'Obs de ce matin. Prévenu par Robert Laffont, je dégringole à la maison de la presse. Le titre: "qui est David Serge?" Ah non! Encore le feuilleton? Mais l'article est bien. Aimant. Collé aux mots du livre. En prolongement des mots du livre. La photo d'abord. Un bus rue de Rivoli, années soixante. Bien trouvé. Comment ils ont fait, à l'Obs, pour penser à ça? Et puis l'article. Je voudrais tout citer. Je lis et je relis les phrases happées au vol.

"Ce livre appartient à tous les fils qui ont eu un père et qui ne s'en sont jamais remis".

C'est beau. Les phrases d'un autre sur les miennes. Sur les tiennes petit papa. Ce mélange. Et encore celle-ci:

"Il touchera ceux qui ont encore le réflexe de composer sur le cadran du téléphone le numéro de leur père longtemps après sa mort, juste pour prendre des nouvelles, pour demander conseil, pour rien souvent, et qui raccrochent en secouant la tête avant d'appuyer sur le dernier chiffre".

C'est beau. En secouant la tête. Les mots d'un autre sur les miens. Avant d'appuyer sur le dernier chiffre. Sur les tiens. Mariés aux tiens désormais.