Les langues paternelles

Il est sorti le livre. En janvier. Il est là. Je les entends déjà, les pauvres langues paternelles. Tu en as encore fait de belles, mon fils. C'est quoi ce livre? Ca parle de moi? Je le savais, que tu y viendrais. Mais ce masque, là, ça rime à quoi? Tu ne te trouves pas assez beau, c'est ça? Ou alors je te fais honte? Mais non papa. D'abord tu es mort. C'est par rapport aux enfants. Je. Bon. C'est vrai que c'est une situation impossible papa. Ca ne m'étonne pas mon fils. Tu tiens de moi.

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Lieu : France

06 février 2006

Le père d'écrivain, typologie

Papa Kafka papa Auster. Eh bien petit papa. Rien à leur dire vraiment? Je comprends bien. Je ne t'oblige pas. Des vrais des durs ceux-là des pères qui bossent. Matin au soir. Départ dans l'aube noire et retour à la nuit. Des qui remplissent l'espace. Des papas à sarcasmes. Des pères à tuer longtemps après. Au moins à contourner. Ils ne parlent que boulot? Oui c'est le propre des pères des écrivains. Le père de l'écrivain rentre au soir épuisé d'avoir vendu des immeubles ou des trucs dans des caisses. Il voit son fils de haut surtout lors du mariage avec une juive de Prague, ou quand le fils bafouille: je veux faire écrivain, papa. Alors il donne toute sa mesure le père. Alors il le crache son mépris, tout en monosyllabes, du haut de ses dollars. Ecrivain non mais pourquoi pas danseuse. Ecrivain un truc de gonzesse. Papa Kafka papa Auster ils sont comme ça? Ca ne m'étonne pas. Veulent pas jouer avec toi? Ca ne m'étonne pas, papa.