Les langues paternelles

Il est sorti le livre. En janvier. Il est là. Je les entends déjà, les pauvres langues paternelles. Tu en as encore fait de belles, mon fils. C'est quoi ce livre? Ca parle de moi? Je le savais, que tu y viendrais. Mais ce masque, là, ça rime à quoi? Tu ne te trouves pas assez beau, c'est ça? Ou alors je te fais honte? Mais non papa. D'abord tu es mort. C'est par rapport aux enfants. Je. Bon. C'est vrai que c'est une situation impossible papa. Ca ne m'étonne pas mon fils. Tu tiens de moi.

Nom :
Lieu : France

10 mai 2006

Celestin, Caligula et le père Noël

C'est une merveilleuse histoire du matin, coincée entre les trois cent millions de Chirac et le rendez-vous de Gergorin avec Van Ruymbeke. Les conversations de Gergorin et de sa fille, interceptées par la police. Il a une fille, Gergorin ? Comment lui parle-t-il ? Quelles histoires lui racontait-il pour l’endormir, petite ? Boucle d’or et les trois ours ? Ou des histoires de loup et de chasseurs, peut-être. Et puis le père Noël évidemment. Sur son grand traineau, avec sa hotte et ses cadeaux. Tu t'endors maintenant. Ah non papa, encore une autre. Bon alors l'histoire de Celestin, mais c'est la dernière. Il attendait qu’elle dorme, il refermait doucement la porte. Ce n’est pas grand chose, un père. Maintenant il est grand, elle aussi, il lui en raconte d’autres. Au téléphone. Parce qu’il en a besoin. Même s’il sait qu’il est écouté. Je ne discute pas avec toi là-dessus. Avant tout ne pas l'inquiéter. Il est resté ce jeune père émerveillé. Ce besoin de chuchoter des mots, encore, à l'oreille des enfants. Même au cœur de la tempête. Parce qu’eux seuls peuvent comprendre. Il lui parle de Caligula, de Celestin et du père Noël. Il parait que ce sont des codes. Que les policiers s'arrachent les cheveux. Et elle, que répond-elle ? Tu prépares tes ripostes face à Celestin ? Voilà ce qu’elle demande. Les écoutes ne précisent rien d'autre. Mais on sait qu’elle s’inquiète pour lui. Pourquoi je vous dis tout ça ? Ce sont des choses sans importance. Sans enjeu. Il explique tout, ce chuchotement, toutes les folies des hommes, toutes les folies des pères, mais on fait semblant de ne pas l'entendre, et de croire qu’il n'explique rien.

1 Comments:

Anonymous Anonyme said...

C'est incroyable de constater a quel point la complicite pere-fille peut fasciner. En particulier, lorsque le pere est pris dans une grande tourmente mediatique...et judiciaire.

12:09  

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