Les langues paternelles

Il est sorti le livre. En janvier. Il est là. Je les entends déjà, les pauvres langues paternelles. Tu en as encore fait de belles, mon fils. C'est quoi ce livre? Ca parle de moi? Je le savais, que tu y viendrais. Mais ce masque, là, ça rime à quoi? Tu ne te trouves pas assez beau, c'est ça? Ou alors je te fais honte? Mais non papa. D'abord tu es mort. C'est par rapport aux enfants. Je. Bon. C'est vrai que c'est une situation impossible papa. Ca ne m'étonne pas mon fils. Tu tiens de moi.

Nom :
Lieu : France

04 décembre 2006

Trois David à Bruxelles ?

Cher D.S.,

Il y a quelques mois, vous aviez qualifié mes mots de « stupéfiants » sur le blog des Langues paternelles. Sur mon blog, j'avais dit à quel point la lecture de votre livre m'avait bousculé, remué, positivement ému, combien il m'avait fait comprendre beaucoup de moi-même et de mon histoire et combien j'adhérais à la démarche littéraire dans laquelle il s'inscrit.

Aujourd'hui, je viens à nouveau vous parler des Langues paternelles, mais dans une visée – je l'avoue – un peu plus intéressée. Il se trouve que je suis metteur en scène et que je souhaite adapter votre livre au théâtre.Ce souhait s'inscrit dans le prolongement d'une démarche plus vaste. Dans la foulée d'un spectacle précédent que j'avais consacré à l'engagement en littérature et qui se présentait sous la forme d'un collage littéraire (plusieurs bribes de textes divers y étaient présentées), je désirais élaborer un nouveau collage consacré à la paternité et à la filiation. Après lecture de votre livre, il me semblait évident que des extraits devaient se trouver dans ce spectacle. A mesure que le travail de découpage/collage avançait (travail mené avec mon comparse Thomas Depryck, un temps nommé Tétanos sur le web), la place laissée aux Langues paternelles dans le spectacle grandissait. Au point que nous avons décidé d'abandonner le projet initial et que je vous demande aujourd'hui l'autorisation d'adapter votre livre pour la scène (...).

Je vis et travaille à Bruxelles, où j'anime le collectif De Facto. Il s'agit d'un collectif « semi-professionnel ». Le mot peut faire sourire, il ne veut pas dire grand chose si ce n'est que nous ne vivons pas du théâtre. En d'autres termes, notre travail bénéficie actuellement de budgets de création corrects mais pas de salaires, ce qui n'est pas une volonté mais un état de fait, provisoire je l'espère.Le théâtre auquel je souhaite déposer prochainement, si vous le permettez, une demande d'aide à la création est le « Théâtre de l'L », lieu de création contemporaine situé à Bruxelles (Ixelles), subventionné par le Ministère de la Culture de la Communauté Française de Belgique (...). Deux mots sur mon travail de metteur en scène et la manière dont je l'envisage : je tente d'interroger les formes de représentations, ce qui se concrétise dans des spectacles sans « quatrième mur », où les différentes formes de l'adresse au public sont explorées. J'essaie de créer des spectacles dans lesquels l'activité du spectateur est stimulée, où les notions de rythmes, de pulsions et de langue sont prépondérantes, où le réel est en permanence remis en question. Dans le cas qui nous occupe, j'envisage un dispositif au sein duquel trois comédiens assumeraient alternativement ou simultanément le rôle de David, dispositif permettant un jeu polyphonique riche et stimulant.Actuellement, je ne vous demande rien d'autre qu'un « pré-accord » informel, à la suite duquel j'entamerais le travail d'adaptation et les discussions avec mon équipe. (...)

Je reste à votre complète disponibilité pour tout renseignement complémentaire et tiens à vous réaffirmer mon envie très forte de porter vos mots à la scène, de prendre cette matière à bras-le-corps et de la faire entendre.

Bien à vous,
Antoine Laubin.

7 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Ah ben alors, pour une bonne nouvelle, c'est une bonne nouvelle. Bravo les belges.
J'oubliais, Monsieur Tétanos, je me suis acheté un nouveau dictionnaire !!!
Bon courage.
Tenez-nous au courant que je puisse réserver Thalys

16:27  
Anonymous Anonyme said...

Moi j'étais à liège ce week-end. Temps humide, vin chaud et gaufres à la cannelle. Alors retourner dans le nord écouter trois david, pour sûr que ça me tente. Ce sera l'année prochaine, ou bien ?

23:46  
Anonymous Anonyme said...

Il me semble que nous n'avons là que la question posée à D.S., et pas encore sa réponse... J'imagine que la suite dépend, en partie, de celle ci...

12:15  
Blogger Daniel Schneidermann said...

Très juste, utilisateur anonyme (vous ne voudriez pas vous trouver un nom? C'est pas très joli, anonyme).

Ma réponse, par mail, a été la suivante:

Bigre! Si je m'attendais!

Que dire? Evidemment, je considère la demande avec sympathie, compte-tenu de votre rapport à mon texte, et de ce que vous me dîtes de sa genèse. On ne peut pas résister, à un texte qui s'impose, j'en sais quelque chose. C'est envahissant, ces bestioles-là. Et puis, ça peut être une aventure amusante.

Mais tout de même, avant d'aller plus avant, j'aimerais bien qu'on se voie. J'ai du mal, dans votre texte, à bien visualiser ce que vous voulez faire des Langues paternelles. A voir la salle, si vous préférez, les comédiens, le public, tout ça. J'aimerais que vous m'en parliez.

En attendant, puis-je mettre votre proposition sur le blog des Langues paternelles? Comme vous l'avez peut-être vu, je suis assez fana de la transparence...

PS: si on va plus loin, ça nécessitera peut-être l'accord de l'éditeur, aussi. Je ne sais pas à qui appartiennent les droits d'adaptation au théâtre (et je n'ai pas le contrat sous la main, là où je me trouve...)

14:02  
Anonymous Anonyme said...

... ce à quoi j'ai moi-même répondu grosso modo "ok pour la transparence", "ok pour se voir", "pourquoi pas vous communiquer un petit dossier de présentation des options scéniques, qui rassemblerait mes notes de travail et vous permettrait d'y voir plus clair avant de se rencontrer?"
... ce à quoi David à répondu "ok, faisons comme ça".
Voilà, vous savez tout !

16:30  
Anonymous Anonyme said...

ouaaaaaaah!!!!!!!!!!!!!Bravo David, bravo Antoine......j'ai bien fait de pousser la porte restée entrouverte depuis le mois de juin !!!!!! ça met du soleil dans les coeurs tout ça ! même si vous dites non David, le plaisir aura été de savoir que d'autres vivent avec les langues paternelles! mais je vois que vous allez y réfléchir....et échanger...avec Antoine.Tenez-nous au courant!on demandera un prix de groupe pour le Thalys,n'est-ce pasRoland?!

16:57  
Anonymous Anonyme said...

D.S.> au temps pour moi, anonyme je fus, .G@sp. je deviens.
Pour des raisons qui me sont propres, j'espère vraiment que ce projet verra le jour...

11:32  

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