Les langues paternelles

Il est sorti le livre. En janvier. Il est là. Je les entends déjà, les pauvres langues paternelles. Tu en as encore fait de belles, mon fils. C'est quoi ce livre? Ca parle de moi? Je le savais, que tu y viendrais. Mais ce masque, là, ça rime à quoi? Tu ne te trouves pas assez beau, c'est ça? Ou alors je te fais honte? Mais non papa. D'abord tu es mort. C'est par rapport aux enfants. Je. Bon. C'est vrai que c'est une situation impossible papa. Ca ne m'étonne pas mon fils. Tu tiens de moi.

Nom :
Lieu : France

24 août 2006

Jardin dernier

C'est un métier, jardin dernier. A la maison Jeanne Garnier, le rôle du jardin se comprend à la fin. Et des plantes vertes sous les verrières. Et des fleurs sur les tables de chevet. A la première visite on avait interrompu l'explication de la jeune bénévole. De toutes façons les plantes vertes, Mademoiselle, elle ne les verra pas. Et le jardin pas davantage, hélas, elle si heureuse pourtant au jardin de sa vie.

A la maison Jeanne Garnier, la chanson du jardin ne s'entend qu'à la fin. Il parle le jardin. Il murmure. Il conseille en douceur. Aux familles perdues il offre traduction. Et reste là, soir et matin, à chantonner tout ira bien. Dernier jardin, tout ira bien, c'est son refrain.

C'est un métier, jardin dernier. Tout ira bien, c'est son refrain. A la maison Jeanne Garnier, les réponses sont cachées dans les arbres, les réponses que les enfants n'osent même pas s'avouer. Voulez-vous que je lui donne des tranquillisants? Croyez-vous que? Souhaitez-vous plutôt que? A la maison Jeanne Garnier, les questions sont codées, mais si on n'a pas le code, aucune importance, le jardin souffle les réponses. Ecoute mon ami. Ecoute dans le vent. Ecoute la réponse est dans le vent.

A la maison Jeanne Garnier il y a toujours du café. Et des jouets pour les enfants. Et de larges couloirs pour les grandes familles qui avancent de front. Et même une chambre de passage, pour que s'attardent les invités de Jeanne Garnier. Tout est prêt pour que s'arrête le temps, le temps qu'il faudra, le temps que coure le temps dans les lits sur jardin.

A la maison Jardin Dernier, le temps s'est arrêté jeudi à treize heures quinze. Tout ce qui est à dire je le dirai plus tard, quand sonnera le temps. A l'arrivée j'ai demandé le temps moyen de séjour. Traversant le jardin la jeune bénévole a dit c'est treize jours. Mais ce n'est qu'une moyenne. Certains séjours sont bien plus courts. C'est un métier, jardin dernier.

1 Comments:

Anonymous Anonyme said...

"Une maison où l'on redécouvre les verbes écouter, sentir, comprendre, parler, s'exprimer, échanger, aider, vivre".
Ce n'est pas de moi, c'est sur le site.
David, je te serre, c'est tout ce que je sais faire dans ces cas là.
Affectueusement.
Roland

11:03  

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