Le Daniel de Potok
Monsieur Serge,
S'il y a bien une langue que je suis certaine de ne jamais apprivoiser, c'est bien la langue, les langues paternelles.
Je viens de finir votre livre. Il était évident que j'allais vous écrire.
Je ne serai jamais père, ni fils. Trop femme pour cela.
Pourtant, ce rapport père/fils me fascine, me trouble, m'émeut au plus haut point. Peut-être parce que mes deux frères. Peut-être parce qu'en primaire, la maîtresse avait lu ma rédaction où je décrivais le père parfait que je rêvais d'être.
En plein milieu de votre livre, j'ai vu Crazy, au cinéma. Un film sur la paternité, aussi. J'ai pleuré pendant la moitié du film. Je suis de celles qui pleurent, pas devant mon petit papa à moi, non. Mais les larmes, oui. Les larmes devant Big FIsh, aussi. J'ai aimé quand Paul Auster a parlé de son père dans l'invention de la solitude. En lisant "L'élu" de Chaim Potok, aussi. Il y a un très beau passage sur cette relation paternelle, et filiale.
Je n'ai qu'une maison, je suis une femme, pas d'enfants, et pourtant, pourtant les mots me manquent pour vous dire que votre livre fut un joyau pour moi. Je l'ai posé dans un coin, je sais que je le lirai à la mort de mon père, cette mort que je pleure déjà tellement, en avance.
J'aurais peut-être aimé ne pas savoir qui vous étiez, mais peu importe, après tout. Parfois, votre visage me venait, et alors, c'était étrange, c'était la femme en moi qui réagissais, qui avais envie de vous aimer en entier, comme une maman. D'apprivoiser vos monstres - nous en avons tous.
C'est drôle que je vous écrive cela.
Et puis, parfois, j'oubliais Daniel, je ne voyais plus que David, l'enfant-père, le père-enfant. Et alors, encore, j'avais envie d'apprivoiser vos monstres, mais pas de la même façon. Quand j'étais jeune, j'avais peur des loups ; ma mère me dit que les pommes de terre faisaient fuir les loups ; une pomme de terre sur la table de nuit, je dormais paisiblement.
J'aurais voulu qu'il existât un remède miracle contre votre monstre tiède. J'aurais voulu vous l'offrir. Mais de cadeau, je n'en ai qu'un. Je parlais de l'élu, de Haim Potok. Il fut un temps, j'avais un blog, j'avais retranscrit un passage qui m'avait bouleversée. (un des rares livres qui m'aient fait pleurer, avec le vôtre - d'ailleurs, je dois vous dire que j'ai pleuré en public à cause de vous, à cause de l'hommage rendu à vos enfants dans les dernières pages, à cause de Stan, LIque et Pierre, dans un bus, et j'ai montré votre livre, pas de mot pour expliquer ces sanglots, juste la couverture de votre livre).
J'ignore si vous l'avez lu, mais comme vous parlez d'élu, à la fin, vous aussi, je voulais vous l'offrir ; je n'avais pas remarqué le prénom de l'enfant. Voilà pour vous, pour vous remercier. Il y a des coupes, mais je n'avais pas eu le courage de tout recopier.
Ou comment le silence est amour paternel.
L'élu, c'est donc l'histoire de deux amis, Reuven et Danny, dans la deuxième moitié des années 40. Deux lycéens juifs orthodoxes de Brooklyn qui deviennent amis.Reuven vit avec son père, prof de judaïsme qui, bien qu'orthodoxe, est relativement ouvert au savoir moderne et à la modernité en général.Danny est le fils d'un grand rabbin à tendance hassidique. Son père apparaît comme un véritable tyran (il ne parle à son fils qu'à propos du Talmud, lui interdit pendant 2 ans de parler à Reuven quand il apprend que le père de ce dernier est un fervent sioniste) Reuven veut devenir rabbin et se passionne pour les maths et la logique, Danny se passionne pour Freud et ne veut pas supporter le poids de la dynastie familiale au terme de laquelle il doit devenir rabbin.
Bon, le livre est très riche, mais il comporte un mystère : pourquoi le père de Danny ne lui parle-t-il pas ? Pourquoi ne discutent-ils que de Talmud ?Reuven porte cette interrogation tout au long du livre. Un jour, Danny lui explique qu'il faut savoir "écouter le silence". Mais il ne sait toujours pas pourquoi ce mutisme de son père.Comme ce dernier ne peut parler directement à son fils, il invite un jour Reuven à venir chez lui, pour indirectement parler à son fils en lui adressant la parole (à Reuven) :"Reuven, le Maître de l'Univers m'a envoyé la bénédiction d'un fils plein de talent. Et il m'a chargé de tous les problèmes que soulevait son éducation. Ah, qu'est-ce donc que d'avoir un fils plein de talent ! Pas un fils beau, Reuven, mais un fils plein de talent, un Daniel, un garçon avec un esprit comme un joyau, comme une perle, comme un soleil. Reuven, quand Daniel avait quatre ans, je le vis qui était en train de lire une histoire dans un livre. Et j'ai eu peur. Il ne lisait pas cette histoire, il l'avalait, comme on avale de la nourriture ou de l'eau. Il n'y avait pas d'âme dans mon Daniel de quatre ans, il n'y avait que de l'esprit. Il était un esprit dans un corps sans âme.
(...)
Quand j'étais très jeune, mon père, qu'il repose en paix, se mit à me réveiller au milieu de la nuit, et je pleurais. J'étais un enfant, mais il me réveillait et me racontait l'histoire de la destruction de Jérusalem et des souffrances du peuple d'Israël, et je pleurais. Pendant des années, il a agi ainsi. Un jour, il m'emmena visiter un hôpital - ah quelle épreuve ce fut ! - et souvent il m'emmenait avec lui visiter les pauvres, les mendiants, pour que je les écoute parler. Mon père lui-même ne me parlait jamais, sauf quand nous étudions ensemble. Il m'enseignait en silence. Il m'enseignait à regarder en moi-même, à trouver mes propres forces, à me retirer en moi-même en compagnie de moi-même. Quand les gens lui demandaient pourquoi il était silencieux avec son fils, il leur disait qu'il n'aimait pas parler, que les paroles sont cruelles, que les paroles vous jouent des tours, qu'elles déforment ce qu'on a dans le coeur, qu'elles cachent le coeur et que le coeur ne parle que dans le silence. On apprend à connaître la douleur des autres en souffrant soi-même, disait-il, en se tournant vers soi-même, en découvrant sa propre âme. Et il est important de connaître la douleur, disait-il. Cela détruit notre orgueil, notre arrogance, notre indifférence à l'égard des autres.
(...)
Lentement, très lentement, je commençai à comprendre de quoi il parlait. Pendant des années, son silence m'étonna et me fit peur, bien que je lui eusse toujours fait confiance et que je ne l'eusse jamais haï. Et quand je fus devenu assez grand pour comprendre, il me dit que de tous les hommes, un tzaddik (= un juste, un saint) est celui qui doit connaître le mieux la douleur. Un tzaddik doit savoir comment souffrir pour son peuple, disait-il.
(...)
Même quand il danse ou quand il chante, il doit pleurer les souffrances de son peuple.
(...)
Reuven, je ne voulais pas que mon Daniel devînt comme mon frère, que celui-ci repose en paix. J'aurais préféré ne pas avoir de fils plutôt qu'un fils intelligent qui n'aurait pas eu d'âme.
(...)
Je ne voulais pas écarter mon fils de Dieu, mais je ne voulais pas non plus qu'il grandisse sans avoir d'âme. Quand il n'était encore qu'un enfant, je savais déjà que je ne pourrais pas empêcher son intelligence d'aller vers le monde du savoir. Je savais, dans mon coeur, que cela l'empêcherait peut-être de prendre ma place. Mais il fallait que je l'empêche de s'écarter tout à fait du Maître de l'Univers. Et il fallait que je m'assure que son âme serait celle d'un tzaddik, quoi qu'il fasse de sa vie.
(...)
Reuven, vous et votre père avez été une bénédiction pour moi.
(...)
Je regarde votre âme, Reuven, et non votre intelligence.
(..)
Mais votre âme, je la connaissais déjà. Je l'ai connue le jour où Daniel est revenu à la maison et m'a dit qu'il voulait être votre ami Ah, vous auriez dû voir ses yeux, ce jour-là !
(...)
Vous pensez que j'ai été cruel ? Oui, je vois dans vos yeux que vous pensez que j'ai été cruel avec mon Daniel. Peut-être. Mais il a appris. Que mon Daniel devienne psychologue.
(...)
Je ne crains plus rien maintenant. Toute sa vie, il sera un tzaddik."
Enfin, enfin, parce que je ne sais pas être courte, je profite de cet email pour m'adresser à Daniel, celui de la télé et de Libé. Vous m'avez toujours inspiré une chose, une seule, quand je vous apprécie, quand vous m'énervez parfois.
Je n'ai pas écrit ça pour vous, mais vous m'y faites penser. Bon, normalement, c'est en musique, après tout, vous vous êtes inventé une vie de compositeur, vous devriez entendre.
"
Ils ne connaissent pas le charme
Des cabines d'ultra violet,
Ils n'ont jamais versé de larmes,
De crocodiles de Morelet,
Ils sont souvent avares d'éloges ;
De révérence pour les puissants
Leur générosité se loge
Là où personne ne les attend.
A 20 ans non pyroxydés
A 40 ans, poivrés, salés,
Ni perruque ni soins esthétiques
Pour les cheveux des authentiques
Ces gens ne taisent pas leur âge
Ils ont la fierté de porter
Les quelques rides sur leur visage
Comme le reflet de leurs années.
Ils ne s'inventent pas des voyages,
Ni des castings ultra sauvages,
Ils n'ont jamais participé
A une mission au Zimbabwe.
Leurs aventures font pâle figure
Face à celles des super héros
Jamais ils n'auraient fait le mur
De leur collège dans l'Hérault.
Ils bouffent tout le temps du chocolat
Et font l'amour trois fois par mois,
Les gens sincères.
Merci, merci, à David, surtout, et à Daniel, aussi.
S'il y a bien une langue que je suis certaine de ne jamais apprivoiser, c'est bien la langue, les langues paternelles.
Je viens de finir votre livre. Il était évident que j'allais vous écrire.
Je ne serai jamais père, ni fils. Trop femme pour cela.
Pourtant, ce rapport père/fils me fascine, me trouble, m'émeut au plus haut point. Peut-être parce que mes deux frères. Peut-être parce qu'en primaire, la maîtresse avait lu ma rédaction où je décrivais le père parfait que je rêvais d'être.
En plein milieu de votre livre, j'ai vu Crazy, au cinéma. Un film sur la paternité, aussi. J'ai pleuré pendant la moitié du film. Je suis de celles qui pleurent, pas devant mon petit papa à moi, non. Mais les larmes, oui. Les larmes devant Big FIsh, aussi. J'ai aimé quand Paul Auster a parlé de son père dans l'invention de la solitude. En lisant "L'élu" de Chaim Potok, aussi. Il y a un très beau passage sur cette relation paternelle, et filiale.
Je n'ai qu'une maison, je suis une femme, pas d'enfants, et pourtant, pourtant les mots me manquent pour vous dire que votre livre fut un joyau pour moi. Je l'ai posé dans un coin, je sais que je le lirai à la mort de mon père, cette mort que je pleure déjà tellement, en avance.
J'aurais peut-être aimé ne pas savoir qui vous étiez, mais peu importe, après tout. Parfois, votre visage me venait, et alors, c'était étrange, c'était la femme en moi qui réagissais, qui avais envie de vous aimer en entier, comme une maman. D'apprivoiser vos monstres - nous en avons tous.
C'est drôle que je vous écrive cela.
Et puis, parfois, j'oubliais Daniel, je ne voyais plus que David, l'enfant-père, le père-enfant. Et alors, encore, j'avais envie d'apprivoiser vos monstres, mais pas de la même façon. Quand j'étais jeune, j'avais peur des loups ; ma mère me dit que les pommes de terre faisaient fuir les loups ; une pomme de terre sur la table de nuit, je dormais paisiblement.
J'aurais voulu qu'il existât un remède miracle contre votre monstre tiède. J'aurais voulu vous l'offrir. Mais de cadeau, je n'en ai qu'un. Je parlais de l'élu, de Haim Potok. Il fut un temps, j'avais un blog, j'avais retranscrit un passage qui m'avait bouleversée. (un des rares livres qui m'aient fait pleurer, avec le vôtre - d'ailleurs, je dois vous dire que j'ai pleuré en public à cause de vous, à cause de l'hommage rendu à vos enfants dans les dernières pages, à cause de Stan, LIque et Pierre, dans un bus, et j'ai montré votre livre, pas de mot pour expliquer ces sanglots, juste la couverture de votre livre).
J'ignore si vous l'avez lu, mais comme vous parlez d'élu, à la fin, vous aussi, je voulais vous l'offrir ; je n'avais pas remarqué le prénom de l'enfant. Voilà pour vous, pour vous remercier. Il y a des coupes, mais je n'avais pas eu le courage de tout recopier.
Ou comment le silence est amour paternel.
L'élu, c'est donc l'histoire de deux amis, Reuven et Danny, dans la deuxième moitié des années 40. Deux lycéens juifs orthodoxes de Brooklyn qui deviennent amis.Reuven vit avec son père, prof de judaïsme qui, bien qu'orthodoxe, est relativement ouvert au savoir moderne et à la modernité en général.Danny est le fils d'un grand rabbin à tendance hassidique. Son père apparaît comme un véritable tyran (il ne parle à son fils qu'à propos du Talmud, lui interdit pendant 2 ans de parler à Reuven quand il apprend que le père de ce dernier est un fervent sioniste) Reuven veut devenir rabbin et se passionne pour les maths et la logique, Danny se passionne pour Freud et ne veut pas supporter le poids de la dynastie familiale au terme de laquelle il doit devenir rabbin.
Bon, le livre est très riche, mais il comporte un mystère : pourquoi le père de Danny ne lui parle-t-il pas ? Pourquoi ne discutent-ils que de Talmud ?Reuven porte cette interrogation tout au long du livre. Un jour, Danny lui explique qu'il faut savoir "écouter le silence". Mais il ne sait toujours pas pourquoi ce mutisme de son père.Comme ce dernier ne peut parler directement à son fils, il invite un jour Reuven à venir chez lui, pour indirectement parler à son fils en lui adressant la parole (à Reuven) :"Reuven, le Maître de l'Univers m'a envoyé la bénédiction d'un fils plein de talent. Et il m'a chargé de tous les problèmes que soulevait son éducation. Ah, qu'est-ce donc que d'avoir un fils plein de talent ! Pas un fils beau, Reuven, mais un fils plein de talent, un Daniel, un garçon avec un esprit comme un joyau, comme une perle, comme un soleil. Reuven, quand Daniel avait quatre ans, je le vis qui était en train de lire une histoire dans un livre. Et j'ai eu peur. Il ne lisait pas cette histoire, il l'avalait, comme on avale de la nourriture ou de l'eau. Il n'y avait pas d'âme dans mon Daniel de quatre ans, il n'y avait que de l'esprit. Il était un esprit dans un corps sans âme.
(...)
Quand j'étais très jeune, mon père, qu'il repose en paix, se mit à me réveiller au milieu de la nuit, et je pleurais. J'étais un enfant, mais il me réveillait et me racontait l'histoire de la destruction de Jérusalem et des souffrances du peuple d'Israël, et je pleurais. Pendant des années, il a agi ainsi. Un jour, il m'emmena visiter un hôpital - ah quelle épreuve ce fut ! - et souvent il m'emmenait avec lui visiter les pauvres, les mendiants, pour que je les écoute parler. Mon père lui-même ne me parlait jamais, sauf quand nous étudions ensemble. Il m'enseignait en silence. Il m'enseignait à regarder en moi-même, à trouver mes propres forces, à me retirer en moi-même en compagnie de moi-même. Quand les gens lui demandaient pourquoi il était silencieux avec son fils, il leur disait qu'il n'aimait pas parler, que les paroles sont cruelles, que les paroles vous jouent des tours, qu'elles déforment ce qu'on a dans le coeur, qu'elles cachent le coeur et que le coeur ne parle que dans le silence. On apprend à connaître la douleur des autres en souffrant soi-même, disait-il, en se tournant vers soi-même, en découvrant sa propre âme. Et il est important de connaître la douleur, disait-il. Cela détruit notre orgueil, notre arrogance, notre indifférence à l'égard des autres.
(...)
Lentement, très lentement, je commençai à comprendre de quoi il parlait. Pendant des années, son silence m'étonna et me fit peur, bien que je lui eusse toujours fait confiance et que je ne l'eusse jamais haï. Et quand je fus devenu assez grand pour comprendre, il me dit que de tous les hommes, un tzaddik (= un juste, un saint) est celui qui doit connaître le mieux la douleur. Un tzaddik doit savoir comment souffrir pour son peuple, disait-il.
(...)
Même quand il danse ou quand il chante, il doit pleurer les souffrances de son peuple.
(...)
Reuven, je ne voulais pas que mon Daniel devînt comme mon frère, que celui-ci repose en paix. J'aurais préféré ne pas avoir de fils plutôt qu'un fils intelligent qui n'aurait pas eu d'âme.
(...)
Je ne voulais pas écarter mon fils de Dieu, mais je ne voulais pas non plus qu'il grandisse sans avoir d'âme. Quand il n'était encore qu'un enfant, je savais déjà que je ne pourrais pas empêcher son intelligence d'aller vers le monde du savoir. Je savais, dans mon coeur, que cela l'empêcherait peut-être de prendre ma place. Mais il fallait que je l'empêche de s'écarter tout à fait du Maître de l'Univers. Et il fallait que je m'assure que son âme serait celle d'un tzaddik, quoi qu'il fasse de sa vie.
(...)
Reuven, vous et votre père avez été une bénédiction pour moi.
(...)
Je regarde votre âme, Reuven, et non votre intelligence.
(..)
Mais votre âme, je la connaissais déjà. Je l'ai connue le jour où Daniel est revenu à la maison et m'a dit qu'il voulait être votre ami Ah, vous auriez dû voir ses yeux, ce jour-là !
(...)
Vous pensez que j'ai été cruel ? Oui, je vois dans vos yeux que vous pensez que j'ai été cruel avec mon Daniel. Peut-être. Mais il a appris. Que mon Daniel devienne psychologue.
(...)
Je ne crains plus rien maintenant. Toute sa vie, il sera un tzaddik."
Enfin, enfin, parce que je ne sais pas être courte, je profite de cet email pour m'adresser à Daniel, celui de la télé et de Libé. Vous m'avez toujours inspiré une chose, une seule, quand je vous apprécie, quand vous m'énervez parfois.
Je n'ai pas écrit ça pour vous, mais vous m'y faites penser. Bon, normalement, c'est en musique, après tout, vous vous êtes inventé une vie de compositeur, vous devriez entendre.
"
Ils ne connaissent pas le charme
Des cabines d'ultra violet,
Ils n'ont jamais versé de larmes,
De crocodiles de Morelet,
Ils sont souvent avares d'éloges ;
De révérence pour les puissants
Leur générosité se loge
Là où personne ne les attend.
A 20 ans non pyroxydés
A 40 ans, poivrés, salés,
Ni perruque ni soins esthétiques
Pour les cheveux des authentiques
Ces gens ne taisent pas leur âge
Ils ont la fierté de porter
Les quelques rides sur leur visage
Comme le reflet de leurs années.
Ils ne s'inventent pas des voyages,
Ni des castings ultra sauvages,
Ils n'ont jamais participé
A une mission au Zimbabwe.
Leurs aventures font pâle figure
Face à celles des super héros
Jamais ils n'auraient fait le mur
De leur collège dans l'Hérault.
Ils bouffent tout le temps du chocolat
Et font l'amour trois fois par mois,
Les gens sincères.
Merci, merci, à David, surtout, et à Daniel, aussi.
2 Comments:
Rompant le silence, un jour mon père m'a dit : "je vous ai choisi une gentille maman à tes frères et toi parce que la mienne était méchante".
Rompant la distance, ma main s'est posée sur sa joue avant que les larmes n'atteignent son cou.
Qu’elles étaient douces et terribles ces paroles qui se taisaient depuis longtemps.
Merci, merci à vous , internaute anonyme, d'avoir rappelé à nos mémoires ce livre superbe de Chaim Potok" l'Elu" qu'un jour , une relation m'a offert accompagné de cette dédicace que je rapporte ici tant elle est vraie "j'aurais voulu être comme vous : vierge de ce chef-d'oeuvre".Je ne résiste pas moi non plus au plaisir de rapporter un passage du livre.
"je me dis : comment vais -je apprendre à cette intelligence ce que c'est que d'avoir une âme?.....
Comment arriver à faire cela sans perdre mon fils , mon précieux fils que j'aime autant que le Maître de l'Univers lui-même?
Comment pourrai-je éléver mon fils comme mon père m'a élévé et ne pas l'ecarter de la Torah...?
Alors il appela son fils par son nom..."
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