Les langues paternelles

Il est sorti le livre. En janvier. Il est là. Je les entends déjà, les pauvres langues paternelles. Tu en as encore fait de belles, mon fils. C'est quoi ce livre? Ca parle de moi? Je le savais, que tu y viendrais. Mais ce masque, là, ça rime à quoi? Tu ne te trouves pas assez beau, c'est ça? Ou alors je te fais honte? Mais non papa. D'abord tu es mort. C'est par rapport aux enfants. Je. Bon. C'est vrai que c'est une situation impossible papa. Ca ne m'étonne pas mon fils. Tu tiens de moi.

Nom :
Lieu : France

11 mars 2006

Dans un jet d'écriture nocturne?

Cette garce-là Bernadette, si je savais comment elle est arrivée. Si je savais l'écriture comment elle a forcé la porte. Si je savais comment elle s'est retrouvée chez elle, de phrase en phrase, comment elle a construit sa maison. Cette statue-là Bernadette si je savais comment elle s'est construite. Si je savais les nuits et les secrets. Car il y a eu des nuits, vous avez deviné. La nuit elle est chez elle. Si je savais ce qui guida la main. Cette garce-là elle s'est installée peu à peu et un jour elle était chez elle, un jour la maison était construite.

On pourrait le dire autrement. J'ai commencé par le récit. Et longtemps le récit est resté en panne. Un pauvre récit tout bête d'un pauvre papa tout gris. Et puis un jour les mots du père ont pris le pouvoir. Ces mots tout simples qui donnent au texte sa couleur. Tu tiens de moi mon fils. Dans la vie faut être vache. Vous les connaissez Bernadette puisque le livre vous possède puisqu'elles résonnent en vous maintenant les langues paternelles. Un jour ces mots ont pris le pouvoir, et moi je n'ai plus eu qu'à les accueillir et leur faire fête et leur laisser toute la place. Et les laisser construire l'histoire à leur manière. Je ne sais pas mieux dire.

1 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Bonjour,
Ne sachant pas (encore?) écrire mais ayant envie néanmoins de m'immiscer dans votre dialogue avec Bernadette, je me permets de travestir un texte connu. Ce qui donne ceci :
"Au commencement était l'Ecriture, et l'Ecriture était avec Dieu, et l'Ecriture était Dieu. Elle était au commencement avec Dieu. Toutes choses ont été faites par elle, et rien de ce qui a été fait n’a été fait sans elle. En elle était la vie, et la vie était la lumière des hommes…"
Permettez-moi de vous dire combien l'Ecriture faite David Serge, faite "Les langues paternelles", est parlante, vivante pour moi, m'aide à me parler à défaut de m'écrire.
Serge L.

09:09  

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