Les langues paternelles

Il est sorti le livre. En janvier. Il est là. Je les entends déjà, les pauvres langues paternelles. Tu en as encore fait de belles, mon fils. C'est quoi ce livre? Ca parle de moi? Je le savais, que tu y viendrais. Mais ce masque, là, ça rime à quoi? Tu ne te trouves pas assez beau, c'est ça? Ou alors je te fais honte? Mais non papa. D'abord tu es mort. C'est par rapport aux enfants. Je. Bon. C'est vrai que c'est une situation impossible papa. Ca ne m'étonne pas mon fils. Tu tiens de moi.

Nom :
Lieu : France

21 octobre 2005

Les épreuves brochées

300 épreuves brochées pour les envoyer tout de suite aux libraires. C'est l'idée de Robert Laffont. Comme ils n'auront pas de presse (un auteur anonyme, un manuscrit arrivé par la poste, tu penses si les journalistes vont se précipiter), Robert Laffont joue les libraires à fond. Les épeuves brochées, c'est presque déjà comme le livre. Le poids du livre dans la main. Le toucher du livre. Les couleurs du livre. Le bandeau du livre: c'est pas grand chose un père. C'est trop dur ou trop tendre.

La hardiesse du livre, l'espoir du livre, le culot du livre. Ce culot insensé, de se précipiter dans les librairies, avec ses petites jambes.

12 octobre 2005

Maman cherchez l'erreur

Dans la jolie rue au soleil cherchez l'erreur. Il est si doux l'été indien cherchez l'erreur. Du bout de la rue je la vois cherchez l'erreur. Elle clopine cherchez l'erreur. Je vais lui dire je vais lui dire je suis venu pour ça. Elle ne m'a pas encore vu. Elle ne m'attendait pas. En survêtement canne à la main cherchez l'erreur.

Autour d'elle des étudiants américaines des employés de bureau de dignes mères du septième comme on n'en fait plus. Les heureux du monde se gorgent du soleil de l'été indien. Et au milieu de cette foule, elle clopine, en survêtement, canne à la main, portant son pot de chicorée.

Soudain elle me voit. Pas un sourire pas une joie pas une surprise. Tiens tu es là? Eh bien eh bien. Qu'est ce qui t'amène? Tu vois je reviens du marché il me manquait de la chicorée. Qu'est ce qui se passe pour que tu viennes comme ça? Mais oui je suis contente très contente bien sûr. Je me demande c'est tout. Tu es toujours si occupé.

Maman. Maman. Maman. Cherchez l'erreur.

11 octobre 2005

Non-blog

C'est malin. Je n'ose plus rien écrire, sur ce non-blog. Dès que j'ai envie de dire un mot, j'ai peur que ça fasse "coup".