Les langues paternelles

Il est sorti le livre. En janvier. Il est là. Je les entends déjà, les pauvres langues paternelles. Tu en as encore fait de belles, mon fils. C'est quoi ce livre? Ca parle de moi? Je le savais, que tu y viendrais. Mais ce masque, là, ça rime à quoi? Tu ne te trouves pas assez beau, c'est ça? Ou alors je te fais honte? Mais non papa. D'abord tu es mort. C'est par rapport aux enfants. Je. Bon. C'est vrai que c'est une situation impossible papa. Ca ne m'étonne pas mon fils. Tu tiens de moi.

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Lieu : France

24 décembre 2005

Le miel

Colis de Noël. Tous les mails reçus chez Laffont depuis le début. Une copine de copine: parfois je me dis que c'est Bruel, parfois que c'est^Goldman. Et la maquette de la page de Livres Hebdo, avec le texte de Nicole Lattès, un manuscrit reçu par la poste, sans recommandation particulière, et dire que David Serge a du talent serait au-dessous de la vérité.

21 décembre 2005

Ta souffrance, et alors?

Un coup d'angoisse soudain. Les exemplaires du service de presse sont partis depuis dix jours, et toujours rien. Rien. Rien dans la boite voila, aucun retour chez Laffont. Cette peur soudain. Peur de l'indifférence. Si je m'y attendais. Pierre, moqueur. Alors papa, je croyais que tu n'avais écrit que pour nous trois? Bien sûr mon chéri mais. Mais ce lac noir et morne, l'indifférence. Et si elles criaient dans le vide, les langues paternelles? Et si toutes les oreilles étaient tournées ailleurs? Le nombre de livres qui se publient chaque année. Pauvres langues paternelles. Alors que le fils de Bruno Cremer va publier ses souvenirs, il y a une brève dans Livres Hebdo, avec la brève qui annonce le livre. Et Jean-Pierre Pernaut parler de son couple. Qu'est ce que tu imagines, avec tes langues paternelles? Mais non mais non David calmez-vous. Les gens ont la tête ailleurs, voilà tout. Dans leur foie gras et leur boudin blanc. D'ailleurs regardez Guillaume Allary, de Elle. Il a fallu plusieurs jours pour qu'il termine le livre, il a adoré, il va faire un papier, le problème c'est que dans le premier numéro de janvier il n'y a qu'une page, ensuite deux dans le deuxième numéro, il va négocier ça avec la responsable des pages. L'indifférence. Oui ton père et alors? Ton enfance ben oui et alors? Tes trajets ta rue de Rivoli ton divorce tes enfants et alors? Ta souffrance et alors? Ben oui. Tu crois que t'es le seul? Tes cris et alors? Tes pleurs tes hurlements ben oui bien sûr mais tu veux pas te pousser une seconde y a le fils de Bruno Cremer qui arrive, tu vois pas que tu gênes?

18 décembre 2005

Charles Melman

C'est une petite nouvelle amusante mais je voulais vous la donner quand même. Charles Melman. Vous savez Charles Melman. Je vous en ai parlé. Un lacanien. Il contrôle tous les lacaniens de Paris. Il m'envoie une petite carte. Avec en-tête. Et vous savez ce qu'il me dit? Le titre est bien trouvé. "Vous semblez faire preuve pour l'occasion d'un excellent doigté". Charles Melman en personne. Un lacanien qui trouve le titre bien trouvé, je peux vous dire que c'est quelque chose.

17 décembre 2005

L'ami

Je n'ai pas osé vous le dire David, mais. J'ai un ami qui. Vous le détestez. Cherchez bien. Le torture test absolu. Mais si cherchez encore. Je lui ai donné votre livre. Je le connais depuis toujours il vient à la campagne on mange des huîtres vous voyez si on est loin de Paris. On se voit aux anniversaires des enfants évidemment je n'ai pas osé vous le dire. Mais si cherchez bien parmi tous les gens que vous détestez. Allez. Il fait tous les métiers à la fois. Ecrivain éditeur bien d'autres choses aussi. Allez. Oui c'est lui. Je ne pouvais pas ne pas lui donner. Maintenant que le livre existe. Ca ce sera un test. Le torture test, mais alors absolu. On verra bien ce qu'il dira.

02 décembre 2005

Il ne nous lâche pas, c'est énorme

Jeudi, 9 heures du matin. Un message sur le répondeur de Laffont.

Bonjour c'est Laurent, je voulais absolument être votre premier appel de la journée, j'espère que je vais être le premier pour vous dire que j'ai passé une belle nuit, très douce, très mouvementée en partie grâce à vous et aussi aux langues paternelles, ça s'entend à ma voix parce que je me suis couché à cinq heures du matin, j'ai bcp bcp aimé, j'ai été très emballé par son propos sur le père- sur cette fonction, c'est un refrain permanent, une litanie qui revient sans cesse comme une souffrance, il revient, il revient, il ne nous lâche pas, c'est énorme. Toute une génération après 68 sur c'est quoi le rôle d'un père, c'est quoi un papa, est ce que je suis capable de le faire? moi ça me renvoit évidemment à des choses très très personnelles. Il ya des scènes sublimes, une musicalité qui tombe dessus, on ne s'y attend pas on n'est pas préparé, il a une écriture très jeune, on lui accorde le crédit, même avec la fin il ya bcp d'espoir. il y a des trucs qui m'ont géné mais c'est très léger, très léger notamment la deuxième partie un peu plus faible mais la première est tellement forte. C'est vrai que c'est un livre très facile à conseiller, en tous les cas vous m'aurez à vos côtés. J'ai tant de choses à vous dire, c'est difficile, c'est brouillon. Je vais vous écrire un petit mot ce matin vous l'aurez dans la matinée pour vous dire comment ce livre..., voilà ça peut résoudre plein de choses ce livre, ça peut suspendre plein de séances d'analyse pour plusieurs d'entre nous parce que ça évoque pour nous des choses vraiment énormes, énormes, sur le papa c'est somptueux, on a l'impression de mouvements de vagues, par moment le père est absent, le père est présent , qui peut remplacer un père? on est un peu scotché, on est un peu scotché ...(fin de la bande de messagerie)