Les langues paternelles
Il est sorti le livre. En janvier. Il est là. Je les entends déjà, les pauvres langues paternelles. Tu en as encore fait de belles, mon fils. C'est quoi ce livre? Ca parle de moi? Je le savais, que tu y viendrais. Mais ce masque, là, ça rime à quoi? Tu ne te trouves pas assez beau, c'est ça? Ou alors je te fais honte? Mais non papa. D'abord tu es mort. C'est par rapport aux enfants. Je. Bon. C'est vrai que c'est une situation impossible papa. Ca ne m'étonne pas mon fils. Tu tiens de moi.
24 novembre 2005
Quel automne. Mais quel automne. Les réactions en larmes. Ce pouvoir-là, de faire pleurer les gens. Des larmes au bout des doigts. C'est bien d'être écrivain. Un peu comme Superman. C'est un superpouvoir, de faire pleurer les gens. Untel a lu il y a passé la nuit. Allez continue donc. Tu les feras crier. Rire et pleurer ensemble, qu'ils ne sachent plus où ils en sont. Tu les feras valser. Tu le feras tourner le monde autour des robes. Jusqu'au dernier vertige.
22 novembre 2005
Première lettre de lectrice
Première lettre de lectrice.
Ma chère B. Je t'avais dit devoir mettre de côté les langues paternelles avant mon > départ pour M. - j'étais très en retard sur le script.> Et c'était bien mon intention : après tout, je savais que les 8 heures > de vol conviendraient parfaitement pour terminer la lecture. Mais je > n'ai pu résister. Les mots me trottaient dans la tête sans répit, et > j'ai repris le livre, à qui je dois une sacrée fatigue supplémentaire, > car cette fois, je ne l'ai plus reposé avant de l'avoir terminé, tard > dans la nuit.> Avant tout, je veux te dire que j'ai depuis le ventre serré. Le > ventre, oui, car ce sont les tripes qui en prennent un coup. Tu te > souviens, lorsque je l'ai commencé, je t'ai dit, formidable, quelle > langue, quelle écriture, c'est riche, c'est fort, seule question, > va-t-on suivre ce rythme jusqu'au bout ? Oh oui, avais-tu répondu, tu > verras.... Eh bien j'ai vu : un crescendo intense, qui nous entraîne > avec lui jusqu'à la gorge, le coeur, le ventre serré. Quelle > écriture... chaque phrase, aussi forte, juste, magnifique que la > précédente. Mais une écriture aussi exigeante qu'accessible, car > jamais ampoulée, jamais chichiteuse, directe, cash. Et le sujet... ce > point de vue, c'est unique, c'est singulier, c'est bouleversant, on > est dans une vérité nue, oui, c'est magnifique. La dernière partie est > puissante, la fin arrive juste quand il faut, je sais et je peux > comprendre que DS tienne à conserver son anonymat pour protéger ses > proches, mais je crois surtout que ceux qui l'aiment, ses enfants, son > Stan seraient, seront fiers d'un tel livre. Je suis emballée, et je > comprends maintenant ton enthousiasme, la force, la conviction avec > laquelle tu parles de ce récit. Je te croyais sur parole évidemment, > mais après l'avoir lu... Quelle claque ! (Euh, je veux bien tendre > l'autre joue à ce compte-là)> Je pense aussi que vous avez bien de la chance tous les deux : lui, > d'être tombée sur la meilleure et la plus vraie des éditeurs/trices, > et toi sur un bijou pareil. Je ne peux t'écrire plus longuement aujourd'hui, mais nous en > reparlerons à mon retour. Je sais que c'est un livre que j'ouvrirai à > nouveau, pour retrouver certaines phrases, celles qui m'ont fait > sourire et celles qui m'ont fracassée, parfois...> Je t'embrasse, bravo à toi qui veille comme un ange sur les langues > paternelles...> V.
Ma chère B. Je t'avais dit devoir mettre de côté les langues paternelles avant mon > départ pour M. - j'étais très en retard sur le script.> Et c'était bien mon intention : après tout, je savais que les 8 heures > de vol conviendraient parfaitement pour terminer la lecture. Mais je > n'ai pu résister. Les mots me trottaient dans la tête sans répit, et > j'ai repris le livre, à qui je dois une sacrée fatigue supplémentaire, > car cette fois, je ne l'ai plus reposé avant de l'avoir terminé, tard > dans la nuit.> Avant tout, je veux te dire que j'ai depuis le ventre serré. Le > ventre, oui, car ce sont les tripes qui en prennent un coup. Tu te > souviens, lorsque je l'ai commencé, je t'ai dit, formidable, quelle > langue, quelle écriture, c'est riche, c'est fort, seule question, > va-t-on suivre ce rythme jusqu'au bout ? Oh oui, avais-tu répondu, tu > verras.... Eh bien j'ai vu : un crescendo intense, qui nous entraîne > avec lui jusqu'à la gorge, le coeur, le ventre serré. Quelle > écriture... chaque phrase, aussi forte, juste, magnifique que la > précédente. Mais une écriture aussi exigeante qu'accessible, car > jamais ampoulée, jamais chichiteuse, directe, cash. Et le sujet... ce > point de vue, c'est unique, c'est singulier, c'est bouleversant, on > est dans une vérité nue, oui, c'est magnifique. La dernière partie est > puissante, la fin arrive juste quand il faut, je sais et je peux > comprendre que DS tienne à conserver son anonymat pour protéger ses > proches, mais je crois surtout que ceux qui l'aiment, ses enfants, son > Stan seraient, seront fiers d'un tel livre. Je suis emballée, et je > comprends maintenant ton enthousiasme, la force, la conviction avec > laquelle tu parles de ce récit. Je te croyais sur parole évidemment, > mais après l'avoir lu... Quelle claque ! (Euh, je veux bien tendre > l'autre joue à ce compte-là)> Je pense aussi que vous avez bien de la chance tous les deux : lui, > d'être tombée sur la meilleure et la plus vraie des éditeurs/trices, > et toi sur un bijou pareil. Je ne peux t'écrire plus longuement aujourd'hui, mais nous en > reparlerons à mon retour. Je sais que c'est un livre que j'ouvrirai à > nouveau, pour retrouver certaines phrases, celles qui m'ont fait > sourire et celles qui m'ont fracassée, parfois...> Je t'embrasse, bravo à toi qui veille comme un ange sur les langues > paternelles...> V.
19 novembre 2005
Douze mille
Combien, la mise en place? Attendez, je ne sais plus. Dix mille je crois. A moins que ça soit douze. Enorme en tout cas. Pour un premier roman d'un anonyme vous ne vous rendez pas compte. Ca montre qu'on y croit. Normalement c'est deux mille un premier roman anonyme.
Douze mille. Douze mille fois mes mots. En tas chez les libraires. En piles près de la porte ou tout au fond, à côté de la remise. Douze mille fois l'objet. C'est pas grand chose un père. C'est trop dur ou trop tendre. Le beau bandeau bleu. Douze mille bandeaux bleus. Douze mille fois l'histoire offerte à tous les regards à toutes les convoitises. Quelle folie cette histoire.
Douze mille. Douze mille fois mes mots. En tas chez les libraires. En piles près de la porte ou tout au fond, à côté de la remise. Douze mille fois l'objet. C'est pas grand chose un père. C'est trop dur ou trop tendre. Le beau bandeau bleu. Douze mille bandeaux bleus. Douze mille fois l'histoire offerte à tous les regards à toutes les convoitises. Quelle folie cette histoire.
Et sur la couverture on met quoi?
Non ce ne sera pas marqué roman sur la couverture. Ni récit. Ni rien. On ne met rien. Les langues paternelles c'est tout. C'est plus simple. Ils ont trouvé la solution chez Robert Laffont. C'est un texte. Rien d'autre qu'un texte. Un texte tout nu. A chaque lecteur de décider comment il l'habille le texte tout nu.
11 novembre 2005
Dictionnaire égoïste
Feuilleté le "Dictionnaire égoïste de la littérature française" de Dantzig dans une librairie. Ce qu'il dit sur Hugo. Ce qu'il dit sur Cohen. Evidemment je vais l'acheter, même si un peu lourd.
Ce plaisir totalement égoïste qu'il a dû prendre à l'écrire. Et le même exactement qu'on prendra à le lire. C'est fou comme ça circule, l'égoïsme. Comme ça se partage. Révélation. Rien de plus généreux que l'égoïsme.
Ce plaisir totalement égoïste qu'il a dû prendre à l'écrire. Et le même exactement qu'on prendra à le lire. C'est fou comme ça circule, l'égoïsme. Comme ça se partage. Révélation. Rien de plus généreux que l'égoïsme.